Au Québec, en moyenne, 1 fille sur 5 et 1 garçon sur 10 seront victimes de violence sexuelle avant l’âge de 18 ans (Hébert et al., 2009; Tourigny et al., 2008). De plus, 98 % des agressions sexuelles vécues par les enfants rencontrés à Marie-Vincent ont été commises par une personne connue.
Bien que les données sur la violence sexuelle soient déjà importantes et alarmantes, elles sont néanmoins sous-estimées et pourraient ne représenter que la pointe de l’iceberg. Une étude réalisée auprès d’adultes rapporte d’ailleurs que le tiers d’entre elles∙eux n’a jamais dévoilé une agression sexuelle subie dans l’enfance et que pour celles et ceux qui l’ont fait, une proportion importante a attendu des années plus tard. Puisque la violence sexuelle est difficile à prouver et que plusieurs obstacles au dévoilement subsistent, particulièrement chez les tout-petits, des auteur∙e∙s estiment que seulement 10 % des violences sexuelles vécues dans l’enfance sont rapportées aux autorités (Hébert, Tourigny, Cyr, McDuff et Joly, 2009).
Pourtant, les tout-petits sont particulièrement vulnérables, notamment, car elles et ils dépendent des adultes pour répondre à tous leurs besoins de base. Ainsi, les enfants de 0 à 5 ans demeurent constamment en proximité avec des adultes susceptibles de transgresser leurs frontières personnelles. À cet âge, leur esprit critique, leurs capacités cognitives et langagières sont en développement, les empêchant parfois de faire clairement la distinction entre le « bien » et le « mal », de se méfier des adultes, de comprendre ce qui leur arrive et d’en parler. La parole de ces enfants est ainsi très souvent remise en question. Or, outre un dévoilement, il n’y a aucun signe explicite qui permet de savoir hors de tout doute si un·e enfant est victime de violence sexuelle.
Le saviez-vous ?La prévention des incendies est obligatoire au Québec dans les milieux de la petite enfance, alors que selon les dernières données disponibles, 0,11 enfants sur 100 000 sont morts d’un incendie au Québec en 2019-2020 (Gouvernement du Québec, 2023). La prévention de la violence sexuelle est quant à elle facultative auprès des tout-petits au Québec. Elle n’est pas explicitement nommée dans les programmes éducatifs de la petite enfance. Or, en 2022, c’est 328 enfants sur 100 000 dont le signalement d’abus sexuel ou de risque sérieux d’abus sexuel a été retenu par la DPJ (Gouvernement du Québec, 2022). |
Le programme Lanterne de Marie-Vincent vise à prévenir la violence sexuelle auprès des tout-petits
Le moyen le plus efficace pour prévenir la violence sexuelle est de faire de l’éducation à la sexualité auprès des enfants et ce, dès le plus jeune âge. Lanterne vise d’abord à enseigner aux enfants des habiletés de protection de soi, puis à sensibiliser les parents et à former et outiller les professionnel∙le∙s qui les entourent afin de créer une communauté protégeante pour les enfants.
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances et renforcer vos compétences dans ce domaine, nous vous encourageons à vous inscrire à nos prochaines formations qui auront lieu cet hiver. Ces formations sont spécifiquement conçues pour les responsables de services de garde en milieu familial (RSGE), et vous permettront d’acquérir des connaissances approfondies pour mieux accompagner les tout-petits dans leur développement.
L’éducation à la sexualité et la prévention de la violence sexuelle auprès des tout-petits : tout un défi pour les responsables de services de garde en milieu familial !
La réalité des services de garde en milieu familial est telle que les éducatrices.eurs travaillent à la maison, dans un contexte de grande proximité avec les familles, et sans accès direct à du soutien professionnel de la part de collègues. Dans un tel contexte, faire de l’éducation à la sexualité et de la prévention de la violence sexuelle auprès des tout-petits peut générer plusieurs défis.
L’an dernier, la formation intitulée « Parler de sexualité de manière adaptée aux enfants, pour des relations égalitaires » a été bonifiée afin de répondre encore plus adéquatement à la réalité et aux besoins spécifiques des RSGE. Elle a pour objectifs de :
- Trouver des réponses et des outils afin de savoir comment faire l’éducation à la sexualité des tout-petits;
- Favoriser le développement de relations saines et égalitaires entre les enfants;
- Mieux protéger les tout-petits de la violence sexuelle.
Face à cette réalité préocupante, engageons-nous à créer un futur sans violence sexuelle. Chaque inscription contribue à bâtir une communauté qui protège, éduque et prévient. Ensemble, nous avons le pouvoir de changer les choses.
Inscrivez-vous dès aujourd’hui à nos formations dédiées aux RSGE :