La Semaine nationale des victimes et survivants d’actes criminels, se déroulant du 12 au 18 mai, met en lumière la résilience des personnes confrontées aux séquelles d’un crime et qui cheminent vers une reprise de pouvoir. C’est également une occasion de saluer la concertation entre tous les partenaires qui placent les victimes au cœur de leurs actions. À Marie-Vincent, où nous soutenons les jeunes victimes de violence sexuelle, l’importance d’offrir des services intégrés est au coeur de notre mission.

Dans cette perspective, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Me Karine Lagacé-Paquette, procureure au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de Montréal, engagée depuis près de cinq ans auprès des jeunes victimes de violence sexuelle et d’abus physique. Sa collaboration avec Marie-Vincent, que ce soit dans le cadre de ses fonctions ou depuis son arrivée récente au sein du Cercle de Marvin, témoigne de son dévouement envers les jeunes. 

« À mon arrivée au DPCP de Montréal en 2019, on m’a demandé de venir en soutien à cette équipe qui était débordée. Rapidement, j’ai compris que c’était, pour moi, la meilleure façon de faire une différence dans mon travail au quotidien. Depuis, dans l’exécution de mes fonctions, je suis à même de réaliser l’apport de Marie-Vincent dans la vie des enfants et ados victimes de violence sexuelle. Je souhaitais donc faire ma part en m’impliquant dans le cercle de Marvin, et ainsi participer à amasser des dons pour que Marie-Vincent puisse poursuivre sa mission essentielle de prévention et d’accompagnement », nous partage-t-elle.  

Lorsqu’une situation de violence sexuelle impliquant des mineurs est signalée, une mobilisation des différents partenaires se met en place à travers ce qu’on appelle l’entente multisectorielle. Cette concertation réunit notamment le corps policier, la direction de la protection de la jeunesse (DPJ), le DPCP, ainsi que le milieu scolaire et les services de garde. En parallèle, d’autres organisations et services sont mobilisés pour répondre aux besoins des jeunes victimes et de leurs proches. Marie-Vincent, en tant que centre d’appui aux enfants et à la jeunesse, est également sollicitée à travers son offre des services intégrés. Que ce soit pour réaliser une entrevue d’investigation policière ou une consultation médicale ou alors pour le soutien psychosocial, sociojuridique ou psychothérapeutique, les différents services sont offerts sous un même toit, permettant ainsi d’atténuer les risques de victimisation secondaire. 

Karine témoigne des bienfaits de cette collaboration, tant pour son travail que pour le bien-être des victimes : « Un certain nombre d’enfants ou d’ados victimes de violence sexuelle ont la chance de bénéficier de l’accompagnement et des services mis en place par Marie-Vincent. Par exemple, l’entrevue d’investigation policière peut être réalisée et enregistrée dans leurs locaux plutôt qu’au poste de police, les rencontres d’information ou de préparation lors du processus judiciaire peuvent également y prendre place plutôt qu’au palais de justice, un endroit qui peut être intimidant et impersonnel pour les jeunes victimes. Fournir un endroit plus convivial, chaleureux et centré sur les besoins de l’enfant me permet d’établir un meilleur lien de confiance. L’enfant se sent ainsi soutenu par une équipe qui veut son bien-être, ce qui facilite le passage dans le processus judiciaire. Les parents sont aussi mieux outillés pour accompagner leur enfant, puisqu’un service d’intervention immédiate leur est offert dès que la situation de violence sexuelle est fondée après l’entrevue d’investigation policière. »

De par la complexité des besoins de l’enfant victime de violence sexuelle et de ses proches, il est primordial qu’un partage de responsabilités et des actions à poser soit fait entre les différents partenaires. Ceci permet d’assurer une cohérence dans les interventions de chacun. 

 

« Tout d’abord, il faut retenir que pour ce type d’infraction, il s’agit d’événements très sensibles et traumatiques dans la vie des jeunes victimes, et de ce fait, elles sont très vulnérables. Dans l’exercice de nos fonctions, il faut agir avec ouverture, empathie et délicatesse. Il est essentiel de placer la victime au centre des préoccupations. Elle doit se sentir consultée, écoutée, soutenue et respectée. L’accompagnement psychosocial/judiciaire est essentiel durant toute la durée du processus qui suit le dévoilement. »

La vision de Me Lagacé-Paquette, imprégnée d’empathie et de respect témoigne de l’importance qu’elle accorde au récit de chaque victime, à son cheminement à travers les différentes étapes du processus judiciaire et du rôle qu’elle joue dans leur rétablissement : « Il est de la volonté de tous les partenaires de bien accompagner les victimes d’agressions sexuelles, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du système de justice. Je souhaite que nous puissions respecter leurs besoins lors de leur passage à la cour et que ce dernier participe à leur processus de guérison. »

Tant qu’il y aura des jeunes victimes de violence sexuelle, Marie-Vincent sera là pour les soutenir et les aider à surmonter cette épreuve en leur offrant des services spécialisés, efficaces et adaptés à leurs besoins. C’est en partageant notre expertise avec les partenaires et la communauté qu’ensemble nous pourrons offrir les meilleurs services. 

Nous remercions chaleureusement Me Karine Lagacé-Paquette pour son engagement sans faille et pour sa précieuse collaboration. 

Enfin, nous souhaitons également remercier le ministère de la Justice du Québec, qui soutient annuellement Marie-Vincent depuis plusieurs années afin de nous aider à aider les jeunes victimes qui ont traversé l’inimaginable, à retrouver l’espoir.